Les dommages subis sont particulièrement conséquents dans le Valais central et le Haut-Valais, notamment sur la rive gauche. Dans les secteurs de basse altitude, de nombreux arbres ont été cassés ou renversés, tandis que dans les zones plus élevées, les mélèzes et les épicéas ont souffert de la neige. Plusieurs sentiers pédestres, pistes VTT et bisses restent obstrués par des branches et des arbres tombés, rendant ces lieux dangereux et inaccessibles.
Par endroit, certaines forêts de protection sont touchées à plus de 50% et certains cours d’eau sont obstrués alors que la saison des crues approche.
A situation exceptionnelle, réaction urgente du Grand Conseil la semaine passée en session de mai. L’argent pour les travaux ne sera pas pris sur le budget ordinaire, et un financement extraordinaire devra être mis en place.
Interview d’Yvan Maistre, Conseiller communal à Evolène et député-suppléant PLR
Yvan Maistre, alors que certaines décisions politiques prennent du temps, ici le parlement a réagi très rapidement.
Les intempéries du 17 avril ont causé des dégâts considérables. Cela rend de nombreux lieux non seulement inaccessibles, mais aussi dangereux. Si les sentiers ne sont pas rapidement sécurisés, cela affectera non seulement l’image du Valais, mais aussi l’attractivité de la région pour les randonneurs et les visiteurs. Il est donc impératif de remettre en état les infrastructures et de sécuriser les sentiers avant l’été, d’autant plus que les bénévoles locaux ne suffisent pas à gérer l’ampleur de la situation, et qu’il faut faire appel à des professionnels pour mener à bien ces travaux.
Il y a eu deux postulats. Quelles étaient les différences ?
Le premier postulat concerne la sécurisation des sentiers pédestres, une priorité pour garantir la sécurité des randonneurs et préserver l’image touristique du Valais. Le second traite de la restauration des forêts et des infrastructures, notamment pour protéger les forêts de protection et remettre en état les zones agricoles. Mais les deux textes demandent en conclusion de régler les aspects financiers.
Les deux postulats proposent d’éviter de faire reposer les coûts de cette catastrophe sur le budget ordinaire. Mais, dans la réalité, comment cela se concrétise-t-il ?
Les travaux de remise en état des forêts et de sécurisation des infrastructures, comme les sentiers, nécessitent des moyens humains et financiers considérables. Ces coûts ne peuvent pas être couverts par les budgets existants des communes ou du canton. Il est donc essentiel de déployer une aide extraordinaire pour répondre à cette crise exceptionnelle.
Les ressources disponibles ont déjà été utilisées au maximum – les triages forestiers, les services de l’État et des communes, ainsi que les entreprises locales sont mobilisés, mais ces efforts nécessitent des financements supplémentaires. Il est crucial que le canton soutienne cette démarche de manière spécifique, sans impacter les budgets ordinaires.
La réalité est que, bien que nous cherchions à éviter de puiser dans ces budgets, il sera difficile de ne pas y recourir.
Depuis le 17 avril, toutes les ressources ont été entièrement mobilisées pour répondre à l’urgence, et de nombreuses tâches ordinaires ont été suspendues. Il est probable que des parties des budgets ordinaires soient utilisées pour financer ces interventions. Bien que nous partagions le souhait de ne pas sacrifier les projets habituels, cette situation exceptionnelle requiert une flexibilité budgétaire. Il y aura donc des reports, et des ajustements devront être faits pour faire face aux exigences exceptionnelles de cette crise.
Vous avez évoqué un soutien indirect auprès des triages forestiers. Pourquoi cette approche ?
Si un soutien direct aux communes semble difficile à mettre en place, un soutien indirect, par exemple via les triages forestiers, est une solution. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la gestion de la forêt et la sécurité des sentiers. Si nous pouvons leur apporter les ressources nécessaires, elles pourront remplir leur mission efficacement. C’est une façon de soutenir les communes tout en permettant aux autorités compétentes d’agir rapidement.
Est-ce que le Grand Conseil n’est pas trop dans l’opérationnel ?
Le financement est une question du législateur. Le Parlement n’empiète pas sur la gestion du Conseil d’État ou des communes, qui restent responsables de l’opérationnel. Notre rôle est d’apporter les moyens nécessaires pour que les exécutifs puissent agir efficacement face aux urgences.
Extrait du Confédéré, vendredi 16 mai 2025